Les vécus de violences sexuelles entraînent un large panel de psychopathologies, qui peuvent être associées à un état de stress post-traumatique. Les capacités de mentalisation, développées en étayage sur la relation aux figures d’attachement, sont un facteur important dans le développement du traumatisme psychique. Nous explorons l’idée que les faibles capacités de mentalisation, associées à un attachement craintif, gênent l’élaboration psychique du traumatisme. Cet article vise à identifier les mécanismes psychiques en jeu chez notre participante et affiner cliniquement l’exploration de notre hypothèse, tout en isolant le rôle pertinent de l’utilisation d’outils cliniques (AAI, RSQ, RFQ et Rorschach) dans l’élaboration de la prise en charge des patients ayant vécu des violences sexuelles.

Des liens théorico-cliniques sont proposés afin de mettre en parallèle l’emploi de ces outils avec les problématiques psychiques portées par la participante.

La participante présente un traumatisme psychique à la suite d’un vécu de violences sexuelles dans l’enfance, un profil d’attachement craintif, ainsi qu’une défaillance dans la mentalisation avec une rigidification des processus de mentalisation.

L’entrave des capacités de mentalisation est perceptible au Rorschach, avec une pensée figée, des difficultés de symbolisation, un envahissement des vécus infantiles précoces et un évitement relationnel important. À cause du risque que représente la mise en place d’une nouvelle relation, la création de la relation thérapeutique devrait être au centre du travail psychothérapeutique initial. Dans un second temps, le travail peut se diriger vers les vécus de violence et le traumatisme.

Ce cas apporte un éclairage sur la prise en charge du trauma, à travers la remobilisation des processus de mentalisation et de symbolisation chez un sujet avec un profil d’attachement insécure craintif. Dans la prise en charge psychothérapeutique des patients présentant les mêmes caractéristiques métapsychologiques, ces éléments permettent de penser un parcours de soin adapté.

Experiences of sexual violence lead to a wide range of psychopathologies, often associated with post-traumatic stress disorder. Mentalization abilities, developed in relation to attachment figures, play a significant role in the development of psychological trauma. We explore the notion that low mentalization capacities, coupled with fearful attachment, hinder the psychological processing of trauma. This article aims to identify the psychological mechanisms at play in our participant and to clinically refine the exploration of our hypothesis, while isolating the relevant role of clinical tools (AAI, RSQ, RFQ, and Rorschach) in shaping the management of patients who have experienced sexual violence.

Theoretical-clinical links are proposed to align the use of these tools with the psychological issues faced by the participant.

The participant exhibits psychological trauma following childhood experiences of sexual violence, a disorganized attachment profile, and a failure in mentalization with a stiffening of mentalization processes.

Impairment in mentalization abilities is evident in the Rorschach test, characterized by rigid thinking, difficulties in symbolization, intrusive early childhood experiences, and significant relational avoidance. Due to the risk posed by establishing a new relationship, establishing the therapeutic relationship should be the focus of initial psychotherapeutic work. Subsequently, the work can address experiences of violence and trauma.

This case sheds light on trauma management through the reactivation of mentalization and symbolization processes in an individual with an insecure/fearful attachment profile. In the psychotherapeutic treatment of patients with similar metapsychological characteristics, these elements can inform the development of an appropriate care pathway.